La Compagnie

Artumana a été créé en 2016 par Uma Arnese, en collaboration avec d’autres artistes genevois.

La compagnie

Un espace de création professionnelle ouvert à la singularité

A l’époque du «all inclusive», Artumana propose des créations artistiques qui résultent d’un dialogue entre artistes avec et sans handicap. L’un des buts premiers de la compagnie est de donner la possibilité à des artistes habituellement mis à l’écart de la scène professionnelle. L’interaction et l’échange entre professionnels du spectacle et artistes en situation de handicap qui bénéficient d’un parcours dans les arts scéniques est favorisé. Le handicap devient alors une valeur ajoutée à la création artistique.

La compagnie a été créé en 2016 par Uma Arnese, en collaboration avec d’autres artistes genevois. La naissance de la compagnie fait suite à son parcours de chorégraphe et metteuse en scène de pièces inclusives ainsi qu’à ses activités de formation dans le domaine de la danse intégrée qu’elle entame en 2006.

Autour du concept «d’inclusion»

Pour mieux comprendre ce concept, au lieu de réfléchir autour du handicap, nous pourrions nous pencher sur son opposé: la norme. La norme, ou la normalité est par définition structurante. Elle a besoin de stéréotypes et de clichés. Le monde du handicap lui est «out of the box», il sort du cadre.

Le handicap, tout comme la pathologie psychique, nous permet de voir certains aspects de la personnalité ou du comportement sous une loupe. C’est une exagération d’une  caractéristique donnée. Dans la norme, il n’y a pas d’exagération possible. Celle-ci aplatit, lisse, voudrait que tout soit au même niveau.

En réalité la norme est un leurre. Une vision déformée de la réalité. Pour reprendre les mots d’un célèbre psychiatre italien qui a permis l’ouverture des asiles dans les années 70 en Italie, le docteur Franco Basaglia: «Vu de près personne n’est normal». Chacun.e porte sa différence, sa particularité. En conséquence, cahcun.e a sa voix propre, son geste unique à offrir au monde des arts de la scène. Quelle que soit sa condition.

Le problème est bien que pour définir le handicap, on se base sur les critères qui définissent la normalité. Ce sont deux concepts interdépendants: si la norme existe, alors le handicap existe aussi. Mais si la normalité n’existe pas, alors le handicap n’existe pas non plus. C’est un paradoxe autour duquel nous pourrions chercher un consensus plutôt qu’une énième barrière.

Dans le monde, dans la société, on a forcément besoin de (se) catégoriser. Mais la scène est cet espace privilégié qui n’efface pas les différences, mais qui au contraire les met en lumière pour que celles-ci donnent ce qu’elles ont d’unique à offrir. La scène permet de transcender les catégories.

Une des plus grande source de fierté que nous ayons est d’entendre les spectateurs dire qu’ils ne voyaient plus des personnes en situation de handicap, mais des artistes.